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Nelson Mandela, libre corps et âme

 

Le 27 avril 1994, Nelson Mandela, 75 ans, vote pour la première fois de sa vie lors d’élections démocratiques.
Le 9 mai, il devient le premier président noir d’Afrique du Sud. Il aura lutté toute sa vie pour les droits des Noirs dans son pays.

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Mère Teresa, la sainte des pauvres

 

Déclarée sainte le 5 septembre 2016, admirée dans le monde entier, Mère Teresa dans un sens n’a rien fait d’exceptionnel dans sa vie si ce n’est aller au-devant des plus pauvres d’entre les pauvres et leur accorder de simplement vivre reconnus, regardés, soignés, aimés.

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Rosa Parks, en finir avec la ségrégation

 

Rosa naît en 1913 en Alabama. C’est un État ségrégationniste du sud des États-Unis ; un monde étrange, coupé en deux. Les Blancs et les Noirs vivent côte à côte sans se mélanger.
Le 1er décembre 1955, Rosa Parks, à sa manière, dit non au racisme.

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Martin Luther King, un rêve d’égalité

 

L’Américain Martin Luther King est le plus célèbre personnage de la lutte non violente pour les droits et l’égalité des Noirs dans la société américaine. Il a reçu le prix Nobel de la paix en 1964

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Appartenance, identité et filiation

 

La Guadeloupe présente l’avantage de se situer au confluent de problématiques multiples qui font d’elle une terre de contrastes, de tensions et de richesses culturelles. Parce que la famille y est, comme ailleurs, un creuset, les liens familiaux représentent à la fois le lieu de tous les dangers et celui de toutes les solidarités actuelles et à venir. Cet ouvrage, écrit à plusieurs, est le résultat de travaux de recherche et de formation, réalisés au plus près des expériences vécues par les familles.

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Socio_logique

SOCIO LOGIQUES

 

Sociologue d’origine martiniquaise, Juliette Sméralda aborde une nouvelle fois les nombreuses problématiques enserrant les minorités raciales. Cet imposant sujet d’étude est ici traité sous un angle esthétique et hiérarchique. En abordant entre autres la relation au corps des populations noires et leur traitement au sein de l’espace médiatique, l’auteur construit un essai prolifique, générateur de multiples questionnements. Comment évoquer l’épineuse thématique des minorités noires à travers cet intime rapport à leur couleur de peau ? En analysant d’un oeil avisé la question du racisme face à l’hégémonie blanche, Juliette Sméralda réalise un essai considérable, nourri de nombreuses références bibliographiques. En conviant ici perspectives sociologiques mais aussi anthropologiques, le lecteur fait face à un ouvrage savant et éclairé. Une lecture essentielle.

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Le sauvage et le préhistorique, miroir de l’Homme occidental

Le sauvage et le préhistorique, miroir de l’Homme occidental

 

Marylène Patou-Mathis est l’auteur de plusieurs ouvrages de préhistoire qui font désormais autorité, notamment sur l’homme de Néandertal. Docteur d’État en préhistoire, elle est directrice de recherche au CNRS et responsable de l’Unité d’archéozoologie du département Préhistoire du Muséum national d’histoire naturelle à Paris.

Quel regard l’homme occidental porte-t-il historiquement sur celui qui ne lui ressemble pas ? Que cet Autre soit loin de lui géographiquement, tel le sauvage dans les récits de voyage du Dr Livingstone, ou qu’il s’en écarte dans le temps, tels ces hommes préhistoriques dont les premiers fossiles sont découverts au XIXe siècle, comment se plaît-il à l’imaginer, et quels traitements lui réserve-t-il ?

Parcourant deux siècles d’histoire, des Lumières jusqu’à aujourd’hui, Marylène Patou-Mathis analyse ici le rapport complexe que l’Occident entretient avec la figure du primitif, qu’il prenne les traits du sauvage ou ceux du préhistorique.

Des grands débats sur la place de l’homme dans le règne animal aux grandes expositions universelles qui accompagnent le colonialisme, de l’adamisme à la hiérarchisation des races, de la découverte du premier fossile humain, Neandertal, à la création du Musée du quai Branly, elle nous fait ici revivre deux siècles de peurs, de honte et de tentatives de réconciliation avec notre semblable lointain

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L'homme blanc. Les représentations de l’Occidental dans les arts non européens

L’homme blanc. Les représentations de l’Occidental dans les arts non européens

 

« Tandis que l’Europe conquérante se familiarisait avec la figure du Sauvage, celui-ci de son côté, commençait également à intégrer cet Autre au teint pâle dans son propre univers symbolique et artistique. Et c’est de cette histoire dont il sera ici question. »

Hors des sentiers battus, cet ouvrage illustre les représentations de l’homme blanc dans les arts non occidentaux. A l’aide d’une iconographie riche et variée, et en s’appuyant sur un texte où il est à la fois question d’art et d’histoire, c’est un véritable regard inversé, fascinant et poétique, qui est proposé. L’Homme blanc est une invitation à la curiosité, une promenade exotique à travers des œuvres surprenantes et, pour certaines, encore inconnues à ce jour.

Diplômé en lettres et en anthropologie, Nicolas Menut est responsable des acquisitions documentaires au musée du quai Branly. Il est l’auteur de plusieurs articles pour des revues scientifiques au sujet de la représentation du Blanc dans l’art non européen. En février paraîtra un article conséquent dans la revue Gradhiva intitulé « Les vérités contrariées du totem Lincoln », étudiant l’histoire d’un totem Tlingit (indiens du sud de l’Alaska) au sommet duquel trône la figure d’Abraham Lincoln. Ses sujets de prédilection se situent aux marges de l’anthropologie et de l’histoire de l’art, avec un intérêt tout particulier pour des figures et des thèmes peu connus du grand public.

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Paris 1931 Revoir l’Exposition coloniale

Paris 1931 Revoir l’Exposition coloniale

 

Du 6 mai au 15 novembre 1931 s’est tenue aux abords dela Portedorée à Paris l’Exposition Coloniale Internationale.

Pourquoi et comment a été construite, au Bois de Vincennes, cette ville de cent-dix hectares, dont la visite – disait la publicité – permettait de faire le tour du monde en un jour ? Quelle était la véritable situation des deux mille indigènes acteurs et figurants de ce théâtre multicolore ? Avec quelle vision de l’empire français les huit millions de visiteurs ont-ils quitté l’Exposition ? Qu’y avait-il réellement derrière ce majestueux miroir de la colonisation, et ne s’agissait-il pas d’un miroir déformant ?

Alors même que le débat avait été constant avant la première guerre mondiale – il suffit de se rappeler la violente opposition de Clemenceau au colonialisme –, alors même qu’au moment de l’Exposition, des milliers de Noirs soumis au travail forcé laissaient leur vie dans la construction du chemin de fer Congo-Océan et que les avions de l’Armée française bombardaient des villages et des populations civiles en Indochine, l’Exposition Coloniale se révélait être l’apogée d’un système qui recueillait alors un consensus quasi-général.

Illustré de 300 photographies et documents inédits, l’ouvrage permet de revoir l’Exposition coloniale.

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L’OCCIDENT AMBIGU

 

L’école nouvelle où je pousse nos enfants tuera en eux ce qu’aujourd’hui nous aimons et conservons, avec soin, à juste titre », s’écrie avec douleur la Grande Royale, personnage central de L’aventure ambiguë de Cheikh Hamidou Kane. Récit d’un écartèlement, ce livre retrace l’itinéraire de Samba Diallo qui va de l’école traditionnelle coranique à l’enseignement philosophique de la Sorbonne.

Un demi-siècle après la parution de ce livre, son neveu, Hamidou Sall, nous donne à lire L’Occident ambigu.

C’est avec lucidité qu’il analyse l’actuel déclin spirituel de l’Occident, tout en gardant à l’esprit que celui-ci a asservi l’Afrique au nom d’une prétendue supériorité de civilisation.

Et voici le miracle : c’est avec compassion que cet enfant des deux cultures déclare que l’Afrique se tient désormais aux côtés de l’Occident pour l’aider à retrouver son âme.

Il s’agit là d’un livre important, à la fois par la profonde culture classique de l’auteur – son amitié et ses entretiens publiés avec la grande helléniste Jacqueline de Romilly le prouvent – et par la très fine connaissance du monde et des hommes que ce grand voyageur a acquise au gré de ses différentes fonctions.

Hamidou Sall a été durant douze ans Conseiller spécial du Secrétaire général de la Francophonie à Paris. Actuellement, il dirige une fondation européenne dédiée au dialogue euro-africain et à la promotion de la culture et de l’éducation.

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L'Invention de l’homme noir : Une critique de la modernité

L’Invention de l’homme noir : une critique de la modernité

 

Cet ouvrage est une critique des regards portés sur l’homme noir, à la fois par l’autre et par lui-même. Se situant dans des temporalités différentes, l’auteur nous invite à interroger les imaginaires qui ont consciemment ou inconsciemment construit l’image du Noir. Cet essai se veut une contribution à la réflexion du devenir Noir, indissociable de l’humanité entière. Seront convoquées de nombreuses sources, telles l’histoire, l’anthropologie et la philosophie.

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Se défendre Une philosophie de la violence

 

Du jiu-jitsu des suffragettes aux pratiques insurrectionnelles du ghetto de Varsovie, des fusils des Black Panthers aux patrouilles queer, Elsa Dorlin retrace une généalogie philosophique de l’autodéfense politique. Une histoire de la violence née de cette ligne de partage qui oppose historiquement les corps « dignes d’être défendus » et ceux qui, désarmés, sont laissés sans défense à la lumière de Frantz Fanon, Michel Foucault et Judith Butler.

 

En 1685, le Code noir défendait « aux esclaves de porter aucune arme offensive ni de gros bâtons » sous peine de fouet. Au XIXe siècle, en Algérie, l’État colonial interdisait les armes aux indigènes, tout en accordant aux colons le droit de s’armer. Aujourd’hui, certaines vies comptent si peu que l’on peut tirer dans le dos d’un adolescent noir au prétexte qu’il était « menaçant ».Une ligne de partage oppose historiquement les corps « dignes d’être défendus » à ceux qui, désarmés ou rendus indéfendables, sont laissés sans défense. Ce « désarmement » organisé des subalternes pose directement, pour tout élan de libération, la question du recours à la violence pour sa propre défense.

Des résistances esclaves au ju-jitsu des suffragistes, de l’insurrection du ghetto de Varsovie aux Black Panthers ou aux patrouilles queer, Elsa Dorlin retrace une généalogie de l’autodéfense politique. Sous l’histoire officielle de la légitime défense affleurent des « éthiques martiales de soi », pratiques ensevelies où le fait de se défendre en attaquant apparaît comme la condition de possibilité de sa survie comme de son devenir politique. Cette histoire de la violence éclaire la définition même de la subjectivité moderne, telle qu’elle est pensée dans et par les politiques de sécurité contemporaines, et implique une relecture critique de la philosophie politique, où Hobbes et Locke côtoient Frantz Fanon, Michel Foucault, Malcolm X, June Jordan ou Judith Butler.

 

Elsa Dorlin, professeure de philosophie à l’université Paris 8, est notamment l’auteur de La Matrice de la race. Généalogie sexuelle et coloniale de la Nation française (La Découverte, 2006) et de Sexe, genre et sexualités : introduction aux philosophies féministes (PUF, 2008).

 

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101 poèmes et quelques contre le racisme

 

Sans doute toute poésie est-elle en son fond anti-raciste, dans la mesure où elle est parole partagée, conjugaison du réel le plus singulier et de l’universel, à la fois concrète et abstraite, dans la mesure aussi où elle est toujours, quelle qu’en soit la forme, refus de l’enfermement de l’individu dans ses limites étroites. « Je est un autre » disait Rimbaud et on sait comment l’affirmation de cette altérité des êtres, de cette part d’inconnu qu’ils portent en eux, a ouvert la voie à tout un aspect de la modernité qui a cherché (et cherche toujours) à explorer ces territoires étranges. Mais reconnaître l’autre en soi n’interdit pas (au contraire) de reconnaître soi en l’autre. Car l’autre est aussi un « Je ». Ainsi donc, toute poésie est-elle anti-raciste et on aurait pu à l’appui de cette assertion faire ici un bouquet de poèmes sur des sujets très divers sans sortir du thème pour autant. Mais il est des moments où les choses les plus évidentes « vont mieux en les disant ».

 

Quand on voit se développer dans notre société la haine de l’autre, la xénophobie, les vieux réflexes qui font qu’impuissant à affronter les causes réelles de la situation on désigne de commodes boucs émissaires, il est compréhensible que de nombreux poètes éprouvent le besoin d’intervenir plus directement. Certes, on ne peut pas demander à la poésie de résoudre les problèmes de la société, mais on ne saurait lui interdire de s’en mêler. La poésie est après tout une forme de la conscience, c’est-à-dire une expression de la pensée et de la sensibilité d’une époque. Or on sait bien que les préjugés racistes ne mettent pas seulement en mouvement des idées, des conceptions, mais aussi des images plus ou moins conscientes et des sentiments.
Il est donc normal et nécessaire qu’en la matière la poésie aussi ait voix au chapitre. C’est pourquoi les éditions Le Temps des Cerises se sont adressées à de nombreux poètes contemporains, en majorité français mais aussi quelques étrangers, pour composer cette anthologie. Elle présente quelques poèmes aujourd’hui « classiques » sur le sujet et une grande majorité de poèmes nouveaux et inédits.

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I Am Not Your Negro

 

« Ce que les Blancs doivent faire, c’est essayer de trouver au fond d’eux-mêmes pourquoi, tout d’abord, il leur a été nécessaire d’avoir un nègre, parce que je ne suis pas un nègre. Je ne suis pas un nègre, je suis un homme. Mais si vous pensez que je suis un nègre, ça veut dire qu’il vous en faut un. »

 James Baldwin.

 

Dans ses dernières années, le grand écrivain américain James Baldwin a commencé la rédaction d’un livre sur l’Amérique à partir des portraits de ses trois amis assassinés, figures de la lutte pour les droits civiques : Medgar Evers, Malcolm X et Martin Luther King Jr.

Partant de ce livre inachevé, Raoul Peck a reconstitué la pensée de Baldwin en s’aidant des notes prises par l’écrivain, ses discours et ses lettres. Il en a fait un documentaire – salué dans le monde entier et sélectionné aux Oscars – aujourd’hui devenu un livre, formidable introduction à l’œuvre de James Baldwin. Un voyage kaléidoscopique qui révèle sa vision tragique, profonde et pleine d’humanité de l’histoire des Noirs aux États-Unis et de l’aveuglement de l’Occident.

James Arthur Baldwin (2 août 19241er décembre 1987) est un écrivain américain auteur de romans, de poésies, de nouvelles, de théâtre et d’essais. Son œuvre la plus connue est son premier roman, semi-autobiographique, intitulé Go Tell It on the Mountain (en français : Les Élus du Seigneur) et paru en 1953. Après une enfance à Harlem et une jeunesse à Greenwich Village, Baldwin a vécu la plus grande partie de sa vie exilé en France, à Paris puis à Saint-Paul-de-Vence.

Raoul Peck est cinéaste de fiction – il a raconté la dictature de Duvalier (L’Homme sur les quais, 1993) et la décolonisation au Congo (Lumumba, 2000) – et documentariste : il a chroniqué l’exil des siens (Haitian Corner, 1988) ou les ravages de l’aide internationale dans son pays, Haïti (Assistance mortelle, 2013). Homme politique, il a été ministre de la Culture à Port-au-Prince de 1995 à 1997. Il est également producteur et président de la Fémis.

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Exclure au nom de la race

Exclure au nom de la race

 

Le racisme sert d’abord à exclure et ne s’embarrasse pas de logique scientifique. Il invente la race quand il en a besoin : race italienne aux États-Unis pour rejeter les wops, race irlandaise au Royaume-Uni pour barrer le chemin du pouvoir aux singes blancs d’Ulster… L’équipe d’universitaires du Groupe de recherche sur l’eugénisme et le racisme (Université Paris VII) s’est penchée sur l’approche anglo-saxonne des relations entre les races en étudiant la discrimination raciale dans trois aires culturelles : États-Unis, Irlande et Grande-Bretagne. Cet ouvrage sape les bases théoriques du racisme anglo-saxon, à commencer par sa très fréquente caricature du darwinisme. Il est notamment montré comment la logique de l’anthropologie darwinienne débouche, à l’encontre de cette interprétation frauduleuse, sur la solidarité et non sur l’exclusion. Il aborde aussi le thème de la représentation de l’Autre (comme représentant d’une race) dans le cinéma et à la télévision.

Michel Prum est fondateur du Groupe de Recherche sur l’Eugénisme et le Racisme en 1998, composante du laboratoire « Identités, Cultures, Territoires » (EA 337), qui étudie le racisme et l’eugénisme dans l’aire anglophone.

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