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La Composition des mondes

La Composition des mondes

Philippe Descola est l’anthropologue français aujourd’hui le plus étudié et le plus commenté dans le monde, au point d’apparaître comme le successeur légitime de Claude Lévi-Strauss. Il revient dans ces entretiens sur sa trajectoire intellectuelle, qui l’a mené des bancs de l’Ecole Normale Supérieure au Collège de France en passant par les forêts amazoniennes.

C’est pour lui l’occasion de revenir sur les discussions qui ont animé l’univers de l’anthropologie dans les années 1970 et 1980, où sont peu à peu apparus ses propres objets de recherche. Il décrit également son expérience du terrain, aux côtés des Indiens Jivaros de Haute-Amazonie, et les leçons qu’il en a tirées.

Il développe ensuite les enjeux principaux de sa pensée : l’héritage du structuralisme, mais surtout la genèse et l’ambition de son maître-livre Par-delà nature et culture (2005), grande synthèse comparant les façons dont les sociétés humaines dans leur ensemble ont conçu les relations entre humains et non humains ; et qui montre comment se composent tous ces mondes.

Il évoque enfin sa collaboration avec le Musée du Quai Branly, et s’engage sur des questions plus controversées, comme la question environnementale et le droit des sociétés indigènes.

Ces entretiens constituent la première introduction à l’œuvre de Philippe Descola.

Philippe Descola, né en 1949 est titulaire de la chaire d’anthropologie de la nature au Collège de France. Il a, entre autres, publié : La Nature domestique : symbolisme et praxis dans l’écologie des Achuar (1986) ; Les Lances du crépuscule (1993) ; Par-delà nature et culture (2005) ; La Fabrique des images (2010).

Pierre Charbonnier, né en 1983, ancien élève de l’ENS de Lyon, est philosophe et spécialiste des questions liées à l’environnement.

 

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Être esclave : Afrique-Amériques, XVe-XIXe siècle

 

Synthèse des apports de l’historiographie internationale sur l’esclavage en Afrique et aux Amériques, ce livre rappelle que les principaux acteurs en furent les esclaves eux-mêmes, en restituant leur histoire grâce à de nombreux récits de vie écrits ou recueillis. En rendant compte de l’intensité des échanges noués entre l’Afrique et les Amériques, il dépasse une vision européocentrique encore dominante dans l’historiographie française.

En Afrique, aux Antilles et sur le continent américain, les esclaves ont été des acteurs majeurs et pourtant largement mésestimés de l’histoire de l’esclavage. À rebours de l’historiographie dominante, ce livre, qui repose notamment sur les nombreux récits de vie qu’ils ont écrits ou transmis, s’attache ainsi à montrer qu’ils ont contribué à l’évolution culturelle et sociale des côtes et de l’arrière-pays africains, à la création de nouvelles sociétés métissées aux Amériques, ou à l’invention de formes de résistance dont la révolution haïtienne marqua le sommet.

Il décrit également des épisodes peu connus : le développement, après la « découverte » du Brésil en 1500, de la traite « en droiture » dans l’Atlantique Sud, phénomène qui concerna presque la moitié des esclaves déportés ; ou encore la généralisation de l’esclavage interne précolonial dans les sociétés africaines au xixe siècle, alors même que, paradoxalement, le processus des abolitions l’emportait dans les Amériques.

En restituant l’intensité des échanges noués entre l’Afrique et les Amériques, notamment du point de vue des esclaves, et sans négliger le rôle qu’y ont tenu les Européens, Être esclave offre une synthèse particulièrement efficace des apports les plus récents de l’historiographie internationale sur l’esclavage.

Auteurs :

Catherine Coquery-Vidrovitch, ancienne élève de l’École normale supérieure et agrégée de l’université, est professeure émérite, spécialiste d’histoire africaine, et l’auteure de nombreux ouvrages, dont, à La Découverte, Petite histoire de l’Afrique (2011) et, en poche, Les Africaines (2013).

Éric Mesnard enseigne l’histoire et la géographie à l’université Paris-Est Créteil (ESPE de l’académie de Créteil). Il travaille depuis de nombreuses années sur l’histoire des Antilles et de l’esclavage colonial et est l’auteur de plusieurs articles et livres sur la question.

 

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Maudits Mots : la fabrique des insultes racistes

 

Bamboula, bougnoule, niakoué, schleu, youpin…

Maudits mots ou l’inventaire raisonné des mots irraisonnables, les insultes racistes. Des plus insignifiantes aux plus outrageantes. Citations à l’appui, puisées dans les textes anciens ou contemporains, elles sont toujours révélatrices de l’esprit du temps. Comment ces désignations injurieuses ont-elles été fabriquées, pour quelles raisons, dans quelles circonstances historiques ont-elles été imaginées ? On le verra, si, en la matière, l’imagination ne fait défaut à personne, les motivations, elles, sont essentielles. On observe depuis peu une « libération de la parole raciste », Maudits mots met en perspective cette logorrhée malsaine.

MARIE TREPS, linguiste et sémiologue, a participé à l’élaboration du Trésor de la Langue française , dictionnaire publié par le CNRS. Ses recherches se sont ensuite orientées vers les études tziganes. Elle a publié une douzaine d’ouvrages consacrés à la langue française, notamment : Les Mots voyageurs, Petite histoire des mots venus d’ailleurs, Seuil, 2003 Les Mots migrateurs, Les tribulations du français en Europe,Seuil, 2009 Les Mots-caresses, Petit inventaire affectueux, CNRS Éditions, 2011
Ses livres donnent lieu à de nombreux débats et conférences à travers le monde.

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Service de presse :

manon.kauffmann@tohubohu.paris – 6, rue Laplace – 75005 Paris – 01 77 13 07 90 – www.tohubohu.paris

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L’antisémitisme expliqué aux jeunes

 

Pour y voir clair, comprendre les racines de l’antisémitisme, réfléchir à son actualité, en France et ailleurs, voici un petit guide indispensable. 

Pourquoi les Juifs sont-ils l’objet d’une haine particulière ?  Quand l’antisémitisme est-il apparu ? Est-ce une forme du racisme ? Qui sont les « Sages de Sion » ? Ont-ils existé et comploté ? Pourquoi Hitler détestait-il les Juifs ? Comment l’antisémitisme a-t-il pu renaître après le génocide des Juifs ? Nier le génocide, est-ce être antisémite ? Les Juifs ont-ils le monopole historique de la souffrance ? Existe-t-il un business de la Shoah? Pourquoi une partie des jeunes issus de l’immigration sont-ils séduits par des discours antisémites ? A-t-on le droit de critiquer Israël ? L’antisionisme ou le soutien à la Palestine, est-ce de l’antisémitisme ?

Ce petit livre n’hésite pas à poser les questions les plus dérangeantes. Il démonte avec clarté et tranquillité les idées fausses, les pièges et les théories du complot.

Sociologue de renommée internationale, Michel Wieviorka est directeur d’études à l’EHESS et administrateur de la Fondation Maison des sciences de l’homme. Il a publié de nombreux ouvrages sur le racisme et l’antisémitisme.

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Atlas des inégalités – Les Français face à la crise

 

Classes supérieures des centres villes contre relégation des classes populaires aux lointaines périphéries, inégalités de richesse, de revenus, d’éducation, inégalités entre hommes et femmes, jeunes et vieux, etc. Cet atlas dresse le portrait actualisé des écarts qui se creusent et qui divisent les Français, de leur traduction aussi dans le vote.

Mais sa grande originalité est surtout de superposer les inégalités et d’en expliquer les raisons profondes : comment se fait-il que les femmes, les jeunes et les chômeurs s’en sortent mieux dans l’Ouest breton que dans le Nord-est de la France ?
Quelles sont les raisons culturelles qui opposent cette France de tradition ouvrière déchristianisée qui va mal et dont le vote s’est tourné de la gauche vers le Front National, et celle qui résiste mieux à la crise, de tradition catholique et laïcisée, qui votait à droite et se tourne aujourd’hui vers le PS ? Ce nouveau portrait révèle les amortisseurs de la crise, les ressorts et les résistances à l’inégalité ; cette plongée dans les moeurs françaises détricote les idées reçues pour montrer que, en fin de compte, « la France ne va pas si mal. »
Hervé Le Bras a créé une cartographie inédite, sur la base des données de l’Insee, non seulement les plus récentes mais aussi en remontant à des statistiques anciennes pour montrer la profondeur historique des phénomènes.

Hervé Le Bras, à la fois démographe, mathématicien et historien, directeur d’étude à l’INED, exerce des activités de chercheur et d’enseignant auprès de nombreuses institutions (EHESS, ENA…). Lauréat de nombreux prix, Chevalier de la légion d’honneur, personnalité engagée (statistiques ethniques récemment), il est sollicité comme expert par de très nombreuses organisations, notamment sur l’immigration et l’aménagement du territoire. Parmi ses fréquentes interventions publiques, il est connu du public pour sa cartographie du vote au lendemain des élections (Le Monde, Libération). Il est l’auteur de très nombreux ouvrages, l’Atlas des inégalités est son
premier atlas.

 

Disponible également en numérique.

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La délinquance des jeunes

 

Une radiographie » de la jeunesse française d’aujourd’hui, sous l’angle de ses pratiques délictueuses et des réponses apportées par les pouvoirs publics (répression, prévention) depuis les dernières décennies.

Les comportements de la jeunesse accompagnent les évolutions technologiques et sociétales, mais les différents types de délinquance identifiés par la recherche témoignent davantage de la permanence que de la nouveauté des problèmes.

Loin des clichés fréquents en la matière, cet ouvrage propose un bilan des connaissances à la fois historique, sociologique et juridique. Les auteurs font le point sur l’histoire des phénomènes de délinquance, leur mesure statistique, les différences entre garçons et filles ainsi que sur le phénomène des bandes. En outre, ils expliquent les nombreuses réformes de la justice et, plus largement, de la prise en charge pénale des jeunes délinquants survenues depuis la fameuse ordonnance du 2 février 1945.

 

Laurent Mucchielli est directeur de recherches au CNRS, Laboratoire méditerranéen de sociologie (Lames, UMR 7305, Aix-Marseille Université).

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Libres et sans fers

 

Grâce à des interrogatoires et des dépositions d’esclaves qui n’avaient jamais été exploités jusqu’à présent, des historiens ont pu reconstituer le quotidien de ces hommes, femmes et enfants en Martinique, à La Réunion et en Guadeloupe au XIXe siècle. La majorité d’entre eux travaillaient dans les champs ou les plantations.

Ces témoignages, souvent très émouvants, permettent de revoir l’image trop caricaturale d’un esclave rebelle obsédé par l’idée de détruire la société coloniale ou celle, au contraire, d’un être aliéné. En revanche, si certains « bons » maîtres étaient attachés à leurs esclaves, les systèmes de châtiments rudes comme le fouet ou le bâillon et autres sévices existaient bien et alimentaient la peur, la mort étant encore l’une des conséquences de ces traitements.

Ces fragments de vie nous éclairent sur les conditions de vie, de travail de ces esclaves, les liens noués entre eux (la violence étant un aspect moins connu) ou avec leurs maîtres et commandeurs, leur mode de culture et les moments privilégiés où ils pouvaient échapper aux impératifs de leur statut. L’État restant vigilant avec des lois visant à contrôler les colons et à éviter qu’ils n’aient un pouvoir absolu sur cette main-d’oeuvre encore assimilée ponctuellement à leur propriété.

Frédéric Régent est maître de conférences en histoire à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Il a travaillé, pour ce projet, avec Gilda Gonfier, directrice de la médiathèque du Gosier (Guadeloupe) et Bruno Maillard, chercheur rattaché au CRESOI (Université de la Réunion).

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Pari(s) d’amies

 

La première bande dessinée de Rokhaya Diallo, féministe engagée qui lutte activement contre le racisme. Pari(s) d’amies est un récit qui lui ressemble : une bande de copines trentenaires et parisiennes. Elles font le pari de réussir leurs vies.

Cinq jeunes Parisiennes d’origines diverses jonglent avec leur vie sentimentale et familiale. Et malgré leurs différences, elles sont les meilleures amies du monde. Elles sont bien décidées à vivre avec leurs temps, en accord avec la société et sans renier leurs cultures. Rokhaya Diallo a écrit un récit qui lui ressemble, dans le Paris des minorités. Un quintet détonnant et motivé !

Rokhaya Diallo

Elle est journaliste, auteure, réalisatrice et militante dans des associations anti-racistes et anti-sexistes. Après 8 ans dans la production de programmes TV jeunesse, elle devient journaliste pour CANAL +, I-Télé, RTL et Le Mouv’. Elle est auteure et co-auteure de plusieurs essais et réalise des documentaires d’actualité pour les chaînes FRANCE Ô, LCP et France 3. En 2012, Rokhaya Diallo reçoit le Prix de La Lutte contre le Racisme et les Discriminations. Intervenant régulièrement dans des conférences nationales ou internationales, elle apparaît souvent dans les classements des personnalités les plus influentes de son milieu et de sa génération en France et dans le monde.

Kimy Consign

Puisque dessinatrice était un métier rarement conseillé par les fiches d’orientation, elle étudie l’architecture, d’abord à Marseille puis à Paris. Parallèlement, elle illustre divers ouvrages et bandes dessinées mais dessine aussi pour son blog qu’elle a créé en 2010.

 

A savoir

Rokhaya Diallo est militante et féministe, auteure d’essais sur le racisme : Comment parler du racisme aux enfants, À nous la France et Racisme mode d’emploi.

Kimy Consign, dont c’est la première BD, a collaboré aux Autres gens, elle illustre des albums et romans jeunesse notamment Collège art chez Père Castor.

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Jeunesses françaises

 

Ancien prof de lycée du « 9-3 », Fabien Truong a accompagné sur dix ans – des émeutes de 2005 à la tragédie Charlie Hebdo – une vingtaine d’anciens élèves après leur bac. Tour à tour prof, enquêteur, témoin et confident, il dresse ici le portrait tout en finesse de la jeunesse des banlieues populaires. Loin des clichés médiatiques, du fatalisme politique et du catastrophisme de la « désintégration sociale », ce livre montre comment s’opère au quotidien sa dilution dans la société française.

 

Loin des clichés médiatiques, du fatalisme politique ambiant et des prophéties catastrophistes de la « désintégration sociale », ce livre observe la dilution quotidienne de cette jeunesse dans la société française. De la fac aux grandes écoles, en passant par les cycles plus courts, ces jeunes incarnent la face cachée d’une passion nationale : sortir de sa condition par l’école. Confrontés au stigmate des origines, à l’impératif de rentabilité assigné aux études longues et à la précarité massive, ils mènent un combat ordinaire pour gagner l’estime de soi et apprendre à naviguer entre les multiples frontières du monde social.

En offrant une véritable plongée dans l’intimité de ces jeunes étudiants en quête d’échappée, ce livre peut se lire aussi comme un récit initiatique, déroulant dans le temps long leurs rêves d’ascension sociale, leurs questionnements identitaires, les peines et les joies de l’apprentissage intellectuel, leur rapport à la religion ou leurs histoires d’amour. Car, dans ces territoires de la République, rien n’est jamais gagné ni perdu d’avance.

Fabien Truong est professeur agrégé au département de sociologie de l’université Paris-8. Il est l’auteur de Des capuches et des hommes. Trajectoires de « jeunes de banlieue » (Buchet-Chastel, 2013), lauréat du prix de l’Ecrit social 2014.

 

Contact presse : Pascale Iltis : 01 44 08 84 21 / p.iltis@editionsladecouverte.com

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Le grand repli

 

Ce livre est d’abord un livre de colère, une réaction à un processus qui mène la France  au bord de l’abîme, sur fond d’angoisses identitaires et déclinistes : le grand repli.  Les auteurs de cet essai livrent ici une réflexion libre, tranchée, où les analyses se croisent et s’opposent même parfois,  pour prendre la mesure d’un moment qui menace nos fondements démocratiques.

Comment en est-on arrivé là ? À cette fragmentation de la société, à ces tensions intercommunautaires, au ressac effrayant de l’antisémitisme, du rejet de l’islam et de la haine de soi ? Comment en est-on arrivé à une logique de repli généralisée ? Comment la France a-t-elle pu céder en quelques années à la hantise d’un ennemi intérieur et au rejet de l’immigration ? Comment expliquer les blocages de la mémoire collective sur la colonisation ou l’esclavage ? Certes, nous ne sommes plus au « bon temps des colonies », mais certains ont la nostalgie de cet « ordre impérial », revendiqué comme l’idéal d’une « France blanche ». Et le mythe du « grand remplacement » va de pair désormais avec le fantasme du « grand départ » des immigrés issus des pays non européens et de leurs enfants. Nous en sommes là ! Il est grand temps de réagir.

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Insoumis

 

En racontant le destin de huit figures emblématiques, huit insoumis, Tzvetan Todorov nous propose une passionnante réflexion sur les enjeux politiques de notre temps.

Ils ont vécu à des époques différentes, fait face à des ennemis qui ne sont pas de même nature – et leurs réponses ne sont pas univoques. Tous, pourtant, ont renoncé au confort d’une vie tranquille au nom d’un amour intransigeant : celui des êtres humains, celui de la vérité. Ils ont refusé de se soumettre : à l’agresseur venu du dehors, à leurs démons intérieurs aussi. Tous ont – parfois dès l’origine, parfois après une « conversion » religieuse ou laïque répudié l’usage de la violence dans leurs luttes.

Si ce livre d’histoires n’est pas seulement un livre d’histoire, c’est que chacun des « insoumis » dont Todorov retrace le destin a pour nous des résonances profondes, bien au-delà des circonstances que l’auteur relate et qui dépassent le caractère héroïque, voire tragique, de certains des personnages.

Soixante-dix ans après sa déportation et sa disparition à Auschwitz, la voix de la jeune Etty Hillesum nous émeut et nous inspire par sa volonté de partager le lot commun plutôt que de se sauver, elle, et d’affirmer la beauté du monde en toutes circonstances.

C’est par sa religion du vrai et du juste – et aussi par son inaltérable sens de l’humour, sa façon de considérer les humains non en « blocs » ethniques, nationaux, politiques, religieux, mais un par un – que Germaine Tillion, ethnologue, historienne, résistante, s’attache à notre cœur.

Entre les deux grands écrivains russes Boris Pasternak et Alexandre Soljenitsyne, que de différences de tempérament ! Pasternak se cache dans une résistance intérieure presque invisible pour édifier le roman majeur qu’est Le Docteur Jivago ; Soljenitsyne, guerrier sans relâche, faisant de son œuvre et de sa position publique une arme de combat contre le régime soviétique.

Malgré les apparences premières, il y a plus de points communs entre ces deux figures de la lutte contre les discriminations raciales que sont Nelson Mandela et Malcolm X, qu’il s’agisse du combat contre l’apartheid en Afrique du Sud ou de la révolte contre le racisme aux États-Unis, dans leur jeunesse l’un comme l’autre n’ont pas hésité à prêcher la violence contre la violence. Mais l’un comme l’autre y ont renoncé.

Avec l’exemple de l’historien israélien David Shulman, militant pacifique inlassable des droits des Palestiniens, Todorov n’hésite pas à aborder un conflit aux racines historiques complexes et aux résonances émotionnelles mondiales ; en achevant son livre sur la figure du lanceur d’alerte Edward Snowden, il ne fuit pas la controverse et nous entraîne au cœur d’un débat démocratique contemporain majeur.

 

Critique, historien et philosophe, universitaire mondialement reconnu, ayant enseigné dans les plus grandes universités en France et aux États-Unis, Tzvetan Todorov est directeur de recherches au CNRS. Il est l’auteur de nombreux ouvrages, parmi lesquels chez Robert Laffont Mémoire du mal, tentation du bien (2000), Le Nouveau Désordre mondial (2003), Les Aventuriers de l’absolu (2005), L’Esprit des Lumières (2006), La Peur des barbares (2008) et Les Ennemis intimes de la démocratie (2012).

 

Robert Laffont, Julliard, NiL, Seghers

30, place d’Italie – CS 51391 – 75627 Paris Cedex 13
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Les Juifs, les musulmans et la République

 

Deux sociologues, deux religions, une République.

La France est frappée par le terrorisme, ces attaques répétées constituent une menace multiforme qui l’empêche d’envisager l’avenir dans la sérénité. Michel Wieviorka et Farhad Khosrokhavar reviennent sur les raisons de ces attaques et rejettent l’explication trop souvent donnée à savoir que la République française est une cible parce qu’elle est la seule en Europe à compter autant de juifs et de musulmans. Pour recadrer le débat et contrer le nationalisme ambiant, ils prônent le dialogue interreligieux. Les solutions sont à trouver dans les échanges avec ceux qui sont précisément au cœur des passions et des haines : les juifs et les musulmans. Ne peuvent-ils pas ensemble ébaucher, puis développer une réflexion commune qui ouvrirait des pistes de fond pour affronter le mal – le terrorisme, bien sûr − mais aussi les fléaux tels que le racisme, l’antisémitisme, les haines et violences en tout genre ? Pour cela, il faut repenser l’articulation entre religion et république afin de permettre le vivre-ensemble. De l’affaire des « foulards » à l’école, en passant par la radicalisation en prison jusqu’à la crise économique, tous les phénomènes qui agitent notre société, sont abordés selon cette optique. Il nous faut inventer un nouveau modèle républicain, plus en adéquation avec notre temps.

 

Farhad Khosrokhavar, sociologue franco-iranien, est directeur de l’Observatoire de la radicalisation à la Maison des sciences de l’homme. Spécialiste de la question de l’islam, il a notamment publié Avoir vingt ans au pays des ayatollahs (coll. « Le monde comme il va », Robert Laffont, 2009) et Prisons de France (coll. « Le monde comme il va », Robert Laffont, 2016). Michel Wieviorka est sociologue, il dirige la Maison de la Fondation des Sciences de l’Homme. Ses recherches portent sur le racisme, l’antisémitisme, le terrorisme et la violence, et la démocratie. Parmi ses derniers livres parus, citons Neuf leçons de sociologie(2008, traduit en cinq langues), Retour au sens (coll. « Le monde comme il va », Robert Laffont, 2015), et Le Séisme (2016) aux Éditions Robert Laffont.

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Anne-Marie Lenfant 01 53 67 14 51 (annemarie.lenfant@robert-laffont.com)
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Exhibitions – l’invention du sauvage

Première exposition majeure, avec une approche internationale, sur ce que l’on désigne sous le terme de « Zoos Humains », EXHIBITIONS, L’invention du sauvage, présentée du 29/11/2011 au 3/06/2012 a attiré 266.774 visiteurs sur 152 jours, soit une moyenne de 1.755 visiteurs par jour. EXHIBITIONS est l’exposition d’anthropologie, présentée en mezzanine Ouest, la plus visitée depuis l’ouverture du musée.

A travers les 600 oeuvres réunies par le commissaire général Lilian Thuram (président de la Fondation Education contre le Racisme) et ses commissaires scientifiques Nanette Snoep (responsable des collections Histoire au musée du quai Branly) et Pascal Blanchard (spécialiste du fait colonial), l’exposition s’est attachée à montrer comment ces spectacles, à la fois outil de propagande coloniale, objet scientifique et moyen de divertissement, ont formé le regard porté par l’Occident sur l’Autre.

DE NOMBREUSES ACTIONS PÉDAGOGIQUES ET DES ÉVÈNEMENTS GRAND PUBLIC

Un succès, grâce notamment aux nombreuses actions pédagogiques à destination du jeune public (livrets pour les scolaires, visites en présence du commissaire Lilian Thuram suivies de débats) etaux événements pour le grand public (cycle de films, soirée pour les 18-30 ans, rencontres et conférences du salon de lecture Jacques Kerchache) qui ont accompagné l’exposition.

A l’initiative du musée du quai Branly et de Lilian Thuram, à travers sa fondation Education contre le racisme, plus de 600 visites guidées de l’exposition ont été organisées pour des groupes scolaires (collèges et lycées, dès 11 ans) réunissant près de 14 500 visiteurs.

Cette programmation a permis aux visiteurs de tous âges de mieux appréhender l’exposition et a favorisé la réflexion et le dialogue autour des thématiques comme le racisme, les préjugés ou encore la différence.

UN LIVRE D’OR ELECTRONIQUE

En complément du livre d’or traditionnel, le musée du quai Branly a mis à disposition des visiteurs de l’exposition une « boîte à question » interactive. Plus de 1 300 messages écrits, dessinés ou vidéo ont été laissés par les visiteurs, en réaction à l’exposition, aux interviews des commissaires ou aux commentaires des autres visiteurs.

UN COLLOQUE SCIENTIFIQUE INTERNATIONAL

Le colloque scientifique international AUTOUR DES ZOOS HUMAINS, organisé en collaboration avec la Fondation éducation contre le racisme, le CNRS et le Groupe de recherche Achac, les 24 et 25 janvier 2012, a réuni une trentaine de spécialistes internationaux dont William Schneider, Professeur d’histoire, Indiana University, Etats-Unis ; Volker Barth, Professeur, Universität zu Köln Historisches Institut, Allemagne ; Françoise Vergès, Politologue, Présidente du Comité pour la mémoire et l’histoire de l’Esclavage (CPMHE), etc.
Il a permis de porter un regard croisé sur le phénomène des exhibitions à la fois de monstres et d’exotiques en Europe, aux Etats-Unis et au Japon.

GLOBE DE CRISTAL DE LA MEILLEURE EXPOSITION 2011

L’exposition a également reçu le prix de la « Meilleure exposition 2011 » lors de la cérémonie des Globes de Cristal Art et Culture, décerné par des journalistes des rubriques culturelles de tous supports nationaux (radio, TV, print).

UN CATALOGUE DE RÉFÉRENCE

Sous la direction de Lilian Thuram, Nanette Snoep, Pascal Blanchard et Gilles Boetsch, et coédité avec ACTES SUD, ce livre-anthologie réunit quelque cinq cents documents exceptionnels issus de collections publiques et privées, pour la plupart inédits, accompagnés des analyses de soixante-dix spécialistes internationaux. Ainsi, au fil de douze chapitres, l’ouvrage explore les frontières parfois ténues entre “exotiques” et “monstres”, science et voyeurisme, exhibition et spectacle, et questionne le lecteur sur ses propres représentations dans le monde d’aujourd’hui.

Coédition musée du quai Branly / Actes Sud
384 pages, 500 illustrations, 70 auteurs, 49€

EXHIBITIONS, L’INVENTION DU SAUVAGE

EXHIBITIONS met en lumière l’histoire de femmes, d’hommes et d’enfants, venus d’Afrique, d’Asie, d’Océanie ou d’Amérique, exhibés en Occident à l’occasion de numéros de cirque, de représentations de théâtre, de revues de cabaret, dans des foires, des zoos, des défilés, des villages reconstitués ou dans le cadre des expositions universelles et coloniales. Un processus qui commence au 16e siècle dans les cours royales et va croître jusqu’au milieu du 20e siècle en Europe, en Amérique et au Japon.

Peintures, sculptures, affiches, cartes postales, films, photographies, moulages, dioramas, maquettes et costumes donnent un aperçu de l’étendue de ce phénomène et du succès de cette industrie du spectacle exotique qui a fasciné plus d’un milliard de visiteurs de 1800 à 1958 et a concerné près de 35 000 figurants dans le monde.

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