Libres et sans fers

Libres et sans fers

 

Grâce à des interrogatoires et des dépositions d’esclaves qui n’avaient jamais été exploités jusqu’à présent, des historiens ont pu reconstituer le quotidien de ces hommes, femmes et enfants en Martinique, à La Réunion et en Guadeloupe au XIXe siècle. La majorité d’entre eux travaillaient dans les champs ou les plantations.

Ces témoignages, souvent très émouvants, permettent de revoir l’image trop caricaturale d’un esclave rebelle obsédé par l’idée de détruire la société coloniale ou celle, au contraire, d’un être aliéné. En revanche, si certains « bons » maîtres étaient attachés à leurs esclaves, les systèmes de châtiments rudes comme le fouet ou le bâillon et autres sévices existaient bien et alimentaient la peur, la mort étant encore l’une des conséquences de ces traitements.

Ces fragments de vie nous éclairent sur les conditions de vie, de travail de ces esclaves, les liens noués entre eux (la violence étant un aspect moins connu) ou avec leurs maîtres et commandeurs, leur mode de culture et les moments privilégiés où ils pouvaient échapper aux impératifs de leur statut. L’État restant vigilant avec des lois visant à contrôler les colons et à éviter qu’ils n’aient un pouvoir absolu sur cette main-d’oeuvre encore assimilée ponctuellement à leur propriété.

Frédéric Régent est maître de conférences en histoire à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Il a travaillé, pour ce projet, avec Gilda Gonfier, directrice de la médiathèque du Gosier (Guadeloupe) et Bruno Maillard, chercheur rattaché au CRESOI (Université de la Réunion).

Frédéric Régent, Gilda Gonfier, Bruno Maillard

Fayard

04/02/2015