Être esclave : Afrique-Amériques, XVe-XIXe siècle

Être esclave : Afrique-Amériques, XVe-XIXe siècle

 

Synthèse des apports de l’historiographie internationale sur l’esclavage en Afrique et aux Amériques, ce livre rappelle que les principaux acteurs en furent les esclaves eux-mêmes, en restituant leur histoire grâce à de nombreux récits de vie écrits ou recueillis. En rendant compte de l’intensité des échanges noués entre l’Afrique et les Amériques, il dépasse une vision européocentrique encore dominante dans l’historiographie française.

En Afrique, aux Antilles et sur le continent américain, les esclaves ont été des acteurs majeurs et pourtant largement mésestimés de l’histoire de l’esclavage. À rebours de l’historiographie dominante, ce livre, qui repose notamment sur les nombreux récits de vie qu’ils ont écrits ou transmis, s’attache ainsi à montrer qu’ils ont contribué à l’évolution culturelle et sociale des côtes et de l’arrière-pays africains, à la création de nouvelles sociétés métissées aux Amériques, ou à l’invention de formes de résistance dont la révolution haïtienne marqua le sommet.

Il décrit également des épisodes peu connus : le développement, après la « découverte » du Brésil en 1500, de la traite « en droiture » dans l’Atlantique Sud, phénomène qui concerna presque la moitié des esclaves déportés ; ou encore la généralisation de l’esclavage interne précolonial dans les sociétés africaines au xixe siècle, alors même que, paradoxalement, le processus des abolitions l’emportait dans les Amériques.

En restituant l’intensité des échanges noués entre l’Afrique et les Amériques, notamment du point de vue des esclaves, et sans négliger le rôle qu’y ont tenu les Européens, Être esclave offre une synthèse particulièrement efficace des apports les plus récents de l’historiographie internationale sur l’esclavage.

Auteurs :

Catherine Coquery-Vidrovitch, ancienne élève de l’École normale supérieure et agrégée de l’université, est professeure émérite, spécialiste d’histoire africaine, et l’auteure de nombreux ouvrages, dont, à La Découverte, Petite histoire de l’Afrique (2011) et, en poche, Les Africaines (2013).

Éric Mesnard enseigne l’histoire et la géographie à l’université Paris-Est Créteil (ESPE de l’académie de Créteil). Il travaille depuis de nombreuses années sur l’histoire des Antilles et de l’esclavage colonial et est l’auteur de plusieurs articles et livres sur la question.

 

Catherine Coquery-Vidrovitch, Éric Mesnard

La Découverte

2013