Avoir 20 ans en 2015

Avoir 20 ans en 2015

Le projet « Avoir 20 ans en 2015 » avec Wajdi Mouawad

De 2011 à 2015, l’auteur, metteur en scène, comédien Wajdi Mouawad mène le projet Avoir 20 ans en 2015 avec 50 adolescents venus de Mons, Namur, Nantes, Montréal et La Réunion. Porté par une réplique de sa pièce de théâtre Incendies : “Apprends à lire, apprends à écrire, apprends à compter, apprends à parler. Apprends à penser”, le projet consiste à proposer les outils pour que chaque jeune conçoive qu’il est possible de penser par soi-même, au travers de cinq années d’une aventure rythmée par des voyages symboliques et initiatiques destinés à “grandir ensemble”.

Chaque étape est associée à un verbe qui structure la destination, le contenu du séjour et les personnalités y intervenant. Après Athènes (lire), Lyon (écrire) et Auschwitz (compter), le prochain voyage se déroulera sous l’égide du verbe parler du 20 au 27 juillet 2014 au Sénégal en compagnie de Lilian Thuram. Son expérience de sportif ayant connu une carrière internationale, mais aussi son parcours personnel et sa démarche en tant que créateur d’une fondation d’éducation contre le racisme, font qu’à plus d’un titre les témoignages et la participation de cet humaniste sauront enrichir la vision des jeunes.

L’étape « Apprendre à parler » avec Wajdi Mouawad & Lilian Thuram

Le choix de la destination s’est orienté sur un pays d’Afrique noire, où l’oralité est au cœur de la transmission. Le Sénégal, politiquement stable, présente l’avantage d’être francophone et de brasser les religions. En outre, les jeunes, dont la plupart ont la peau blanche, y seront minoritaires et expérimenteront une situation empathique : Qu’est-ce qu’être à la place de l’autre ? Le village de pêcheurs de Toubab Dialaw (au sud de Dakar) jouit d’une vie associative dynamique, dont un centre d’entrainement de football agréé Fifa. Idéalement située (à proximité de la place centrale du village et de la plage, lieu de fréquentation populaire et familiale), la résidence hôtelière Sobo Badè offre l’opportunité de plus de contacts avec la cité.

« Parler » ne se limitant pas à rester entre soi, mais au contraire incitant à s’ouvrir aux autres, c’est par l’entremise des mots, du jeu, du sport, de la fête, du repas, de la promenade qu’est élaboré un cadre ludique cherchant à favoriser les échanges et libérer la parole.

Ouvertes à tous et basées sur une logique de volontariat, seront proposées des activités de jeu, propices à la rencontre et au développement de valeurs telles le respect, l’écoute, le collectif… Ainsi le quotidien sera t-il agrémenté d’un atelier théâtre et d’un tournoi sportif (football et lutte, sport national sénégalais mixte). Il est aussi nécessaire que les jeunes profitent de temps libres en autonomie, pour s’entourer de manière informelle de jeunes sénégalais de leur âge et ainsi appréhender par eux-mêmes ce que signifie « avoir 18 ans au Sénégal ». De la même manière, chaque dîner sera l’occasion conviviale d’inviter les membres d’associations locales et autres personnes rencontrées. Ensuite, en écho aux enjeux du séjour est imaginé un parcours participatif à travers l’ouvrage Mes Étoiles noires de Lilian Thuram, qui vise à déconstruire le racisme à travers le portrait de quarante héros et héroïnes noirs. Après qu’ils aient préalablement découvert ce livre, l’idée est que les jeunes en lisent des passages en toute intimité. À partir de l’enregistrement de ces moments et du tournage d’autres images, un objet audio et vidéo sera créé et diffusé lors d’une soirée festive organisée au cœur du village, permettant de rassembler le maximum d’habitants et prolongeant l’idée de partage. Enfin, le séjour sera ponctué d’une journée à l’île de Gorée, haut lieu d’histoire et de mémoire. Après avoir visité la Maison aux esclaves, les jeunes participeront à une rencontre-débat sur l’Afrique contemporaine autour des questions de démocratie.

Les lignes directrices de ce programme ont été rêvées communément par Wajdi Mouawad et Lilian Thuram. Les jeunes ainsi que les adultes qui les encadrent y ont déjà été sensibilisés au long de l’année, par le biais de rencontres individuelles et de réunions préparatoires.

Communiqué au 5 juin 2014

Un projet né des collaborations de Au Carré de l’Hypoténuse – France, Abé Carré Cé Carré – Québec compagnies de création, Théâtres départementaux de la Réunion, Le Manège – Centre dramatique de Mons,Théâtre Royal de Namur, Le Grand T de Nantes scène conventionnée Loire-Atlantique, Théâtre du Nouveau Monde – Montréal, dans le cadre de Mons 2015-Capitale Européenne de la Culture. Au Carré de l’Hypoténuse est une association loi 1901, conventionnée par le Ministère de la Culture et de la communication DRAC Pays de la Loire et par la Ville de Nantes. Cette édition est soutenue par La Région Wallonne, la DAC Océan Indien, la Ville de Nantes, la Ville de Montréal, le Conseil des Arts du Québec, le Cabinet de la Ministre de la Culture du Québec et La Fondation Lilian Thuram – Éducation contre le racisme.

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